Depuis des siècles des lignes de démarcations ont été tracées afin d’établir des limites biogéographiques expliquant la distribution de la faune en Asie et en Australie. Parmi elles une frontière invisible traverse l’Indonésie. Elle n’est ni politique, ni militaire. C’est « simplement » une ligne océanographique, zoologique, biologique et culturelle. Elle commence son chemin par le détroit de Macassar et le détroit de Lombok afin de couper l’Indonésie en deux, Est/Ouest. Elle porte le nom du naturaliste Anglais qui (en 1855) a constaté cette discontinuité géographique en premier : la « Ligne Wallace ».  Discontinuité dans la composition de la faune entre Bornéo et Sulawesi (détroit de Macassar) et Bali et Lombok (détroit de Lombok).

L’Histoire de la ligne Wallace

 

Qu’est-ce que c’est exactement ? La ligne de Wallace est une frontière théorique qui sépare l’empire biogéographique indomalais de l’empire biogéographique australien. D’un point de vue géologique, cette ligne a été formée il y a 150 millions d’années. Mais que sépare cette ligne ? Eh bien elles séparent des espèces animales et végétales. En effet, de chaque côté de cette « séparation », les espèces animales et végétales présentes sont très différentes, et ce bien que la distance qui sépare certaines îles soit maintenant relativement faible.  Ces différentes espèces furent séparées pendant très longtemps et seule la dérive des plaques continentales les ont rapprochées. Mais cela depuis un temps trop court pour effacer les évolutions que chaque flore ou faune avaient vécues.

Sa grande profondeur (200 mètres) crée aussi une frontière zoologique pour les espèces maritimes et une fracture culturelle en Indonésie. A l’Est, on trouve le monde Mélanésien de culture tribale encore forte qui peuple «Nusa Tenggara Timur aussi appelées « Nusa Tertinggal Terus » (les « iles perpétuellement négligées »). Et à l’Ouest, il y a le monde Javanais qui a imposé une culture musulmane forte, annihilant toute culture préexistante à l’exception de Bali (culture hindouiste dominante).

Comment sont réparties les espèces ?

 

La flore et la faune d’Indonésie sont divisées par la ligne Wallace qui passe entre Bali et Lombok. À l’ouest de la ligne, la végétation et la faune sont asiatiques alors qu’à l’est, elles ressemblent plutôt à celles de l’Australie. Nous avons donc différentes espèces entre l’Ouest : Bornéo, Sumatra, Java et Bali et l’Est : Sulawesi, Lombok, Flores, Irian Java. L’Ouest est occupé par des espèces végétales et animales venues d’Asie (éléphants, tigres, lémuriens, orang-outang). L’Est, quant à lui, est habité par des marsupiaux et cacatoès bien plus typiques de l’Australie et la Papouasie Nouvelle Guinée.

En ce qui concerne la végétation trouvée dans différentes parties de l’archipel, elle varie en fonction des précipitations, du sol et de l’altitude. Pour exemple, sur les îles les plus humides telles que Sumatra, Kalimantan, et encore en Papouasie, leur surface est quasi entièrement couverte de forêts anciennes. Ces forêts sont riches en bois dur précieux, arbres aromatiques et en épices. On y trouve aussi de nombreux arbres fruitiers exotiques. Seulement, vous n’êtes pas sans savoir qu’aujourd’hui, à cause de la surexploitation humaine de ces forêts, de vastes étendues de forêts ont été décimées laissant derrière elles des terres infertiles ? Ceux-ci est notamment à l’origine des nombreuses inondations et des érosions que connaissent ces îles.

Ligne de Wallace : mère de la biodiversité

Les mers entourant l’archipel Indonésien sont le lieu de transfert des eaux de l’Océan Pacifique vers l’Océan Indien. Ces différences de température, de salinité, de densité et de hauteurs d’eau présentes ici vont être à l’origine d’un fort courant Nord-Sud qui va induire de nombreux phénomènes.

Dans un premier temps, des eaux très poissonneuses et une biodiversité impressionnante. Au niveau de la ligne Wallace, l’eau de surface va être mixer l’eau profonde en raison de sa force. Si habituellement les eaux tropicales sont très pauvres, les eaux indonésiennes elles, grâce à cette discontinuité, sont parmi les eaux les plus poissonneuses de la planète. En passant le long de Raja Ampat, Halmahera et North Sulawesi, les courants entrainent un nombre incroyable d’œufs, larves et planctons. De plus, des phénomènes d’upwelling font remonter à la surface des détritus et matières en décomposition. Cela va constituer une source importante de phosphore et d’azote, éléments de nourriture des espèces de base de la chaine alimentaire marine.

Dans un second temps, les conditions de plongée seront très sportives mais passionnantes et les conditions de navigation de type curling au bord des marmites seront surprenantes. En effet, il existe un écart de 30 centimètres entre le niveau des eaux de l’Océan Pacifique au nord et celui des eaux de l’Océan Indien au sud. Cet écart est en parti causé par les alizés et les courants. L’eau va donc chercher à s’écouler à travers les nombreuses îles qui s’étirent entre Bali et Timor provoquant par la même occasion des courants parmi les plus violents de la planète.

Et aujourd’hui où en sont les recherches ?

Depuis le milieu du xix siècle et tout au long du xx siècle, la ligne Wallace a été discutée à maintes reprises. Le concept a fait l’objet de nombreux travaux scientifiques par les zoogéographes désireux de tracer une frontière nette entre régions Orientale et Australienne.

Il existe d’autres lignes semblables à celle de Wallace tels que :

Muller (1846) basée sur l’écologie (critère d’aridité).

Murray (1866) basée sur la distribution des Mammifères.

Lydekker (1896) basée sur la distribution des Mammifères.

Sclater (1899) basée sur la distribution des Mammifères.

Weber (1902) basée sur la distribution des Poissons d’eau douce.

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